Lettre de M. Pradier adressée à M. de Portets, propriétaire à Pimbo (40)

Département des Landes
A Monsieur
Monsieur De Portets
proprietaire
A Pimbo
Par st sever

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Je m'occupe, Mon cher Monsieur et ami, de faire rentrer des capiteaux que j'ai projet de placer à fonds perdus Je puis compter sur 4000 peut-etre plus, mais si vous en avés l'emploi utile, c'est-à-dire, que si vous trouvés une acquisition à Convenance, par Exemple, la piéce de terre de M. Laffon qui vous mettroit à même d'Etablir une nouvelle métairie, qui vous rendroit l'intéret, vous pouvés compter au moins sur cette somme.
La rente viagère n'excedera pas celle qu'on payoit il y a 30 ans, elle ne sera pas même supérieure au taux annuel de la place, ainsi avisés, consertés avec votre Chere épouse, si vous trouvés un avantage dans cette affaire. Je ne vous fais cette proposition que parceque je voudrois plustot faire l'avantage de vos enfans que celui de tout autre et que vous savés qu'on n'est pas embarassé de placer des espèces en biens productifs. je n'ai pas besoin de vous observer que le placement seroit sur la tête de mon Epouse et la mienne
si vous voulés également terminer l'affaire de nos métairies de st sever, nous prendrions, à mon premier voyage, les arrangemens convenables à l'un et à l'autre, vous connaissés les objets, ainsi vous pouvés les apprécier plus qu'un autre, vous pouvés calculer l'avantage de vos enfants et surtout de celui qui auroit pour appointement le lot de st sever.
J'ai besoin d'arranger mes affaires de maniere à n'avoir plus à y panser, à pouvoir me retirer quant je le jugerai convenable et enfin à fixer mon sort qui, avec ma retraite, sera aussi agreable que doit le prétendre l'homme moderé.
Je vous fais pressentir mes vues et mes projets, je dépose dans votre sein mes pensées les plus réfléchies et ne vous tais pas que je suis forcé d'aviser à l'avenir par des arrangemens qui me dépouillent sans doute, mais aussi qui me mettent à même de conserver suffisament du disponible pour celui que l'amitié désignera et auquel je pourrai donner des soins plus utiles que la fortune la mieux affise.
Je partirai le 12 pour clairac ou je passerai seulement trois jours, je donnerai les ordres nécessaires pour la prompte Expédition des caisses de prunes que j'adresse à st sever -
vous en ferés prendre une chez M. Reynal et sur icelle vous en distrairés quelques livres que je vous prie de faire parvenir a Mlle alexine De Coudroy à qui vous presenterés mes hommages affectueux et que j'aurai le plaisir d'aller voir à mon premier voyage.
Dans votre réponse vous me donnerés des nouvelles de la santé de votre chère épouse a qui j'offre l'assurrance de mon respec, de toute votre famille que j'Embrasse et particuliérement de marc qui doit réunir à lui seul mes affections les plus particulieres.
adieu, mon Cher Portets, menagés et soignés votre santé; ne prenés de la peine de Corps qu'autant qu'il faut pour en Conserver la souplesse et comptés toujours sur l'amitié de votre devoué


Me Pradier me Charge d'etre l'interprete de ses sentimens auprès de madame Portets et de vous /