Lettre de M. Pradier adressée à M. de Portets, à Aire-sur-l'Adour (40)

Département des Landes
A Monsieur
Monsieur De Portets
a Pimbo
A aire

---

Je répondis à votre derniere, mon Cher monsieur, dès qu'elle me fut parvenue à marmande ou je suis en station aumoins pour six mois encore, et le retard qu'a pu éprouver ma réponse n'est du qu'au séjour que votre lettre a fait a agen ou j'Etois attendu et ou je ne suis venu que pour tranquiliser mon Epouse qui avoit appris par voie indirecte la Chute que fit mon Cheval sur le pavé de tonneins et le Cavalier avec lui.
je ne me fis aucun mal et n'ai ressenti aucune douleur de cet accident causé par la glace.
je pense que MM. Reynal et mondon vous ont remis l'argent qu'ils tenoint à ma disposition et que cette remise n'a Eprouvée aucune difficulté - ce parti m'a paru préferable a l'Envoi par la poste de fonds qui coutent 5 P% de port -
j'ai appris la mort de Me st felix; elle mettra un peu d'aisance et chèz Me De florence et chèz M. De Batz.
La santé de Me Pradier semble s'améliorer, quoiquelle soit très chansellante; elle ne sort plus qu'en porteurs, ce qui la met à l'abri de l'inpression d'un air froid qu'elle doit éviter - l'intéret qu'elle inspire à toute la ville est bien propre a flatter le sentiment et a Exciter la réconnaissance, aussi Me Pradier aime-t-elle beaucoup agen.
Soyés auprès de votre chère epouse l'interprete de nos sentimens, Embrassés le cher petit marc et toute la jeune famille -
Je ne projette de voyager de vos cotés que dans le courant de mai, voyage que je ferai plus aisément cette année parceque je suis fixé à marmande ou je retournerai demain; en attendant, si vous avés occasion de voir Mlle De Coudroi, présentés lui mes hommages et a toute sa famille -
adressés toujours votre lettres a agen, amoins qu'il ne fut question d'affaire bien pressante, dans ce dernier cas vous m'Ecririés a marmande
je vous salue et vous embrasse Cordialement